Edito 26 Juin : Vous avez été appelés à la liberté

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La liberté est un sujet qui habite l’esprit de nos contemporains. La deuxième lecture de ce treizième dimanche du temps ordinaire nous montre que la liberté raisonne de manière particulière aux oreilles de saint Paul. D’une part, il nous montre l’importance de la liberté, de l’autre il nous met en garde face à un écueil.
La liberté est un don de Dieu qui passe par Jésus lui-même qui nous libère du péché.
Le péché abîme notre liberté car, autant le bien sait être discret, autant le mal bien souvent attire notre attention. La liberté est la condition de l’amour. Le concile Vatican II nous enseigne : « la vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû
et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient à cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. Ce n’est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessée par le péché, peut s’ordonner à Dieu d’une manière effective et intégrale. Et chacun devra rendre compte de sa propre vie devant le tribunal de Dieu, selon le bien ou le mal accompli.»
Mais une certaine manière de comprendre la liberté risque de nous tenter de nous couper des autres car s’engager dans une voie, bien souvent nous empêche d’emprunter une autre voie, mais une telle compréhension de la liberté est en fait un égoïsme. La liberté est faite pour permettre d’aimer et pas pour nous retourner sur nous-mêmes. Or le signe de l’amour est la gratuité du don et c’est la liberté qui permet la gratuité. Si nous n’agissons pas librement, nous n’agissons pas gratuitement et donc le témoignage de l’amour est moins efficace.
En réalité, l’amour qui nous fait grandir nous change radicalement, car c’est ce que nous avons en commun avec Dieu. Dieu nous a fait le don de la liberté pour pouvoir lui ressembler. La liberté est fragile : nous avons facilement tendance à nous mettre dans des situations qui abiment notre liberté, et donc notre capacité d’aimer. Un attachement déséquilibré aux sentiments, aux objets et même aux personnes peuvent nous détourner de Dieu et donc du plus grand objet de notre amour.
P. Louis SERARD